Poème que j'ai de Nicolas Guillen - Un génie de la poésie cubaine

Présentation de l'auteur

Nicolas Guillen est un poète cubain né en 1902 à Camagüey, à Cuba. Considéré comme l'un des plus grands poètes de langue espagnole du XXe siècle, il est particulièrement connu pour sa poésie engagée et son utilisation innovante du langage. Son œuvre, tant par ses thèmes que par sa forme, est une véritable anthologie de la culture afro-cubaine.

Poème que j'ai - Une ode à la liberté

Le recueil "Poème que j'ai" est l'une des œuvres les plus célèbres de Nicolas Guillen. Publié en 1934, ce recueil explore les thèmes de la liberté, de la justice sociale et de l'identité afro-latine. Les poèmes de Guillen se caractérisent par leur rythme musical, leurs images saisissantes et leur critique sociale acerbe.

Exemple de poème de "Poème que j'ai" - "Balada de los dos abuelos"

Tengo un abuelo
Mirando al Sur
Tengo un abuelo
mirando al Sur.
Tiene los ojos hundidos
y el pelo plateao
y una soleá
sentá
en to er cogote.

Tengo un abuelo
y no es de palo,
tengo un abuelo
n la Habana
y tengo un abuelo
en Oriente.
En cada cabo de camino
me encuentro
a mi maestro.

Dans ce poème, Guillen célèbre ses deux grands-pères, l'un d'ascendance africaine et l'autre d'ascendance espagnole. Il souligne leur rôle dans sa propre identité et la diversité de la culture cubaine. La langue utilisée est un mélange de l'espagnol standard et du dialecte afro-cubain, donnant au poème un rythme distinctif et une sonorité unique.

Héritage de Guillen

Nicolas Guillen a marqué l'histoire de la poésie avec son style novateur et son expression puissante. Il a donné une voix aux Afro-Cubains et a abordé des thèmes sociaux et politiques importants dans ses écrits. Son influence se fait sentir non seulement dans la poésie cubaine, mais aussi dans la poésie latino-américaine en général.

Exemple de poème engagé de Guillen - "La muralla"

Este es un alto muro de pobreza,
almena de patética miseria,
alto muro sin espacio para el ala.
Escuchad cómo crece el esparto verde!

¡Cuántos arcos de flechas de resignación!
La muralla soy yo, decía el pueblo,
y el pueblo era un alto muro de pobreza,
alto muro sin espacio para el ala
y una esperanza en él no gobernada.

Ce poème incisif dénonce l'injustice sociale et la pauvreté qui oppriment le peuple cubain. Guillen utilise des images fortes pour représenter la lutte quotidienne du peuple et sa résignation face à cette réalité. La muraille est à la fois un symbole de force et de confinement, reflétant la condition du peuple cubain.

Mémoire éternelle

Nicolas Guillen est décédé en 1989, mais son héritage se perpétue à travers ses écrits. Son œuvre reste une source d'inspiration pour les poètes d'aujourd'hui et continue d'influencer la littérature et la pensée politique. Poète engagé et humaniste, Guillen a su donner une voix aux opprimés et a laissé une empreinte indélébile dans l'histoire de la poésie cubaine et latino-américaine.

Différents poèmes de "Poème que j'ai" de Nicolas Guillen démontrent la maîtrise de ce poète cubain, son amour de la langue et son engagement envers les problématiques sociales. Sa poésie est à la fois puissante et poignante, et elle reste une référence essentielle dans le monde de la poésie hispanophone.